Sommet thématique – Février 2020
Les douleurs au bas du dos, également nommées douleurs lombaires ou lombalgies, sont souvent observées en chiropratique. C’est près d’un patient sur deux (49,7%) qui se présente chez le chiropraticien avec une douleur au dos ou au bas du dos. (1) Ce n’est pas si étonnant, en sachant que 85 % de la population générale souffrira de douleur au bas du dos au moins une fois dans sa vie. (2) Le premier sommet thématique est dédié à ce sujet, en raison de l’étendue du problème dans la population.
COMPRENDRE LA LOMBALGIE
Étant une zone de transition entre le haut du corps et les jambes, le bas du dos possède des caractéristiques qui lui sont particulières. Il agit comme soutien; recevant le poids de la colonne vertébrale et du haut du corps. Il offre également un mélange de flexibilité et de stabilité; permettant les mouvements du tronc et du bassin et un gainage musculaire pour le soulèvement de charges, entre autres. (3)
Anatomiquement, par « bas du dos », on désigne la région lombaire, qui est composée des cinq dernières vertèbres de la colonne vertébrale. Entre les vertèbres, on retrouve des disques intervertébraux qui agissent comme des coussins en absorbant les chocs et permettant le mouvement. Des ligaments maintiennent les vertèbres entre elles et avec le bassin, et des tendons attachent les muscles aux os. Protégée par la colonne vertébrale, la moelle épinière relie le cerveau avec le reste du corps en laissant sortir des nerfs entre chaque vertèbre. Ce sont donc plusieurs structures qui peuvent éventuellement être blessées et causer de la douleur, en plus des autres éléments présents dans la région (organes, vaisseaux sanguins, etc.). (3, 4)
La plupart des douleurs lombaires sont dites « mécaniques » : associées au mouvement et/ou l’utilisation d’une structure et soulagée par le repos. Parmi les conditions fréquentes touchant la colonne vertébrale et les structures adjacentes (disques, nerfs, ligaments, tendons, muscles, etc.), on retrouve :
- La subluxation vertébrale, qui correspond à un mouvement et une fonction anormale de l’articulation entre deux vertèbres. Elle est symptomatique lorsqu’elle entraîne des tensions musculaires, de l’inflammation articulaire et/ou de l’irritation sur un nerf spinal adjacent. Du côté médical, la subluxation vertébrale est parfois nommée « dérangement intervertébral mineur ».
- L’élongation musculaire et l’entorse ligamentaire, qui se produit lorsque certaines fibres d’un muscle ou d’un ligament sont déchirées. Elle peut être le résultat d’un étirement, d’un faux mouvement ou d’une accumulation de stress répétitifs.
- L’arthrose, qui est le résultat de l’usure et du vieillissement des structures de la colonne vertébrale (vertèbres, disques, articulations).
- La hernie discale, qui peut entraîner des maux de dos par la déchirure des fibres d’un disque intervertébral et générer de l’inflammation.
- La radiculopathie, causée par la compression, l’irritation ou l’inflammation d’une racine nerveuse (nerf émergent de la moelle épinière). Elle entraîne une douleur et/ou un engourdissement irradiant vers la jambe et peut être accompagnée de faiblesses.
- La sténose spinale, qui est la réduction de l’espace où est contenue la moelle épinière, ou d’où émergent les nerfs de la colonne vertébrale. Elle peut entraîner des douleurs, faiblesses et/ou engourdissements dans une ou les deux jambes lors de la marche ou de la position debout.
D’autres conditions non « mécaniques » peuvent générer des douleurs au bas du dos, c’est notamment le cas des arthrites inflammatoires, de la fibromyalgie et de l’endométriose, pour en nommer quelques-unes.
Plus rarement, la cause des douleurs lombaires est attribuée à une condition plus sérieuse, c’est-à-dire qu’elle nécessite une attention médicale rapide. C’est le cas lorsqu’on parle d’une fracture, d’une infection, d’une tumeur, d’un trouble vasculaire ou de pierres aux reins, par exemple. (3, 4, 5) De par sa formation, le chiropraticien saura déterminer si votre problématique nécessite une référence médicale.

FACTEURS DE RISQUES
Un facteur de risque est un attribut ou une caractéristique présente chez une personne et qui augmente la probabilité qu’elle développe une problématique. Pour la lombalgie, les principaux facteurs de risques sont :
- L’âge : avec le temps, l’élasticité des muscles est réduite, l’arthrose peut s’installer avec l’usure des disques intervertébraux et des articulations, l’ostéoporose rend plus sujet aux fractures, etc.
- Le type d’emploi : c’est le cas des emplois physiques (qui demandent beaucoup de levers ou déplacements de charges, de flexion, de rotations ou de vibration à la colonne vertébrale) et des emplois en position statique (qui requièrent une position assise ou debout pour des périodes prolongées)
- L’obésité : un surpoids ou une prise rapide de poids cause davantage de stress à la colonne vertébrale
- La grossesse : la prise de poids rapide et le déplacement du centre de gravité vers l’avant entraînent des changements biomécaniques au bas du dos et au bassin
- Les pratiques sportives : les douleurs lombaires sont plus fréquentes chez les personnes sédentaires et ceux pratiquant une activité physique trop intense ou inadaptée
- Le port inadéquat d’un sac à dos : surtout chez les enfants et adolescents, le port d’un sac à dos mal ajusté ou trop lourd peut mener à une fatigue musculaire et un stress articulaire
En rafale, voici d’autres facteurs de risques pouvant favoriser l’apparition de douleurs au bas du dos : une mauvaise posture, la scoliose, le port de talons hauts, le tabagisme, le stress et la dépression, etc. (4, 5)

COMMENT LA CHIROPRATIQUE PEUT AIDER
Étant un professionnel de premier contact, tout le monde peut consulter un chiropraticien, et ce, sans avoir de référence. Une revue complète de vos symptômes, de vos antécédents de santé et de vos habitudes de vie sera effectuée, en plus d’un examen physique pour trouver la cause du problème. Au besoin, le chiropraticien pourra compléter son examen avec des radiographies pour préciser la nature de la condition.
Que la lombalgie d’origine neuro-musculo-squelettique soit présente depuis quelques jours ou depuis plusieurs années, les techniques employées par le chiropraticien, dont l’ajustement vertébral, sont reconnues comme étant efficaces pour naturellement soulager les symptômes et améliorer la fonction. (2, 6) Des études ont même montré que le fait de poursuivre des soins chiropratiques à fréquence réduite après les soins de soulagement initiaux permettent de diminuer les chances de récidives et de maintenir les bienfaits obtenus. (6, 7) Des exercices et des conseils sur vos habitudes de vie et votre posture peuvent également être prescrits par votre chiropraticien pour diminuer vos symptômes, prévenir leur réapparition et améliorer votre santé!
Cet article pique votre curiosité et vous souhaitez nous poser vos questions? N’hésitez pas à nous contacter; il nous fera plaisir de vous répondre et de vous accompagner au sommet de votre santé!
Dr Félix Roussel, chiropraticien
Références
- Beliveau P, Wong J, Sutton D, Simon N, Bussières A, Mior S et al. The chiropractic profession: a scoping review of utilization rates, reasons for seeking care, patient profiles, and care provided. Chiropractic & Manual Therapies. 2017;25(1).
- Bussières A, Stewart G, Al-Zoubi F, Decina P, Descarreaux M, Haskett D et al. Spinal Manipulative Therapy and Other Conservative Treatments for Low Back Pain: A Guideline From the Canadian Chiropractic Guideline Initiative. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics. 2018;41(4):265-293.
- Allegri M, Montella S, Salici F, Valente A, Marchesini M, Compagnone C et al. Mechanisms of low back pain: a guide for diagnosis and therapy. F1000Research. 2016;5:1530.
- National Institute of Neurological Disorders and Stroke. Back Pain Fact Sheet. National Institutes of Health; 2014.
- Hoy D, Brooks P, Blyth F, Buchbinder R. The Epidemiology of low back pain. Best Practice & Research Clinical Rheumatology. 2010;24(6):769-781.
- Canada’s low back pain epidemic [Internet]. Canadian Chiropractic Association (CCA) – Association chiropratique canadienne. 9 mai 2018. Disponible sur: https://www.chiropractic.ca/blog/canadas-low-back-pain-epidemic/
- Senna M, Machaly S. Does Maintained Spinal Manipulation Therapy for Chronic Nonspecific Low Back Pain Result in Better Long-Term Outcome?. Spine. 2011;36(18):1427-1437.